Mais qu’est-ce que j’en sais?

Salut!

Depuis que tu me lis, il y a certainement des fois où tu t’es demandé ce qui me permettait d’avancer une idée, de faire une suggestion ou bien de te partager une quelconque stratégie. Et tu as raison ! Mais si je te partage tout ça, c’est tout simplement pour que tu saches que mon empathie est bien présente et authentique quand je suis à ton écoute. Que si je ne vis pas la même chose que toi, je peux tout de même te comprendre. Du moins, le plus possible.

Je dois t’avouer que j’ai bien de la difficulté à me classer «spécialiste» de quelque nature que ce soit. Et la raison est assez simple. Je ne détiens la maîtrise complète et la connaissance entière dans aucun domaine. Niet! J’ai des connaissances et des expériences. J’ai suivi plusieurs formations et assisté à une foule de présentations diverses. Mais experte en quelque chose? Pas dans cette vie-ci. Du moins, jusqu’à présent ????.

Cependant, je peux te parler de beaucoup de sujets qui ne sont pas des enseignements reçus, mais des expériences de vie. Et je peux t’assurer que dans bien des cas, ça compte tout autant, sinon plus, que toute la théorie qu’on pourrait trouver.

La première brèche dans mon équilibre dont j’ai eu réellement conscience s’est créée alors que j’avais 24 ans. La «banale» peine d’amour qui a ouvert le gouffre, celui qu’on ne soupçonne pas, qu’on n’a jamais vu. Au fond, se trouvait le démon du trouble alimentaire (anorexie mentale). Avec cette bibitte horrible qui s’était installée dans mon ventre, l’anxiété et la perte d’estime de moi avaient aussi élu domicile. Un surprise-party absolument désagréable. Des années de souffrance intérieure, des non-dits et du déni à la tonne.

Une des nombreuses conséquences de ce difficile passage a été l’infertilité. C’est tout le scénario que je m’étais fait de mon avenir qui prenait le bord! J’avais de nouveau quelqu’un dans ma vie et malgré mon côté sombre (que je lui cachais le plus souvent), nous avions des projets. Celui des enfants venait d’être biffé.

Notre désir étant plus grand que la nature, nous nous sommes donc tournés vers l’adoption. J’ai donc une belle grande fille de 20 ans que nous sommes allés cueillir en Russie. Elle est arrivée en 2000. 14 mois plus tard, un petit garçon de la banque mixte nous était confié. Nous avions alors deux enfants avec des besoins particuliers. Ma fille ne dormait pas le jour (elle n’a jamais fait de sieste!) et faisait des terreurs nocturnes. Mon fils faisait des siestes, dormait la nuit, mais était une terreur le jour ????. Blague à part, ses besoins étaient tellement grands que nous en avons eu plein les bras, le coeur, la tête pendant les 15 années qui ont suivi.

6 mois après l’arrivée de notre garçon, on m’a annoncé (roulement de tambour!) que j’étais enceinte! Et oui. Les glandes avaient repris du service sans m’avoir avisée! C’est lors de la première échographie que nous avons réalisé que cette grossesse était un 2 pour 1! Deux petites filles courageuses avaient décidé de se joindre à notre dynamique déjà rock’n roll. Elles sont arrivées exactement un an plus tard que notre fils, pesant respectivement 3,5 lbs et 4 lbs. Un mois à l’hôpital. Et deux enfants de 2 ans à la maison.

Les premières années ont été… délirantes ! Complètement. J’avais le privilège d’avoir mes parents qui vivaient à quelques kilomètres de chez moi et qui étaient fraichement retraités. Alléluia! Je ne sais toujours pas comment j’aurais pu m’en sortir autrement. Mon amoureux travaillait de nuit. Il venait tout juste de fonder son entreprise en construction. C’était son bébé à lui.

Les années suivantes ont été une suite d’ascensions et de descentes vertigineuses. Quand les jumelles ont eu 14 mois, je suis retournée au travail. J’enseignais alors au primaire. Autre privilège, c’était à 2 km de la maison. Quand ma grande est entrée à la maternelle, je faisais 3 arrêts entre la maison et le travail matin et soir: école pour la grande, garderie de mon fils, garderie des jumelles, école pour moi. Et en sens inverse! Ces années ont été les plus épuisantes sur tous les plans de ma santé.

Pendant les 8 premières années de ma vie de maman de 4 enfants, j’ai dû prendre 2 congés de maladie. Je ne parvenais pas à terminer mes années scolaires. À mon horaire déjà chargé s’ajoutaient les rencontres avec les spécialistes pour mon fils à qui on avait diagnostiqué cinq troubles différents allant de l’opposition au trouble de langage.

Un des passages les plus ardus de toute cette période est d’avoir eu à transiger avec les services sociaux et la dpj. J’en garde encore des traces au coeur. J’ai dû travailler énormément le pardon et la compassion pendant ces années. Et ça ne se vit pas sans que les impacts soient collatéraux. Les autres enfants ont aussi eu besoin de soutien car les conséquences étaient immenses sur leur santé émotionnelle.

Pourtant, au fond de moi, je sentais que je pouvais faire quelque chose. Que je pouvais utiliser ces expériences pour me faire grandir et peut-être accompagner d’autres humains découragés voire souffrants à se relever doucement. À trouver les ressources extérieures et surtout intérieures pour reprendre appui et confiance en eux et en la vie.

C’est ce qui m’a amenée à devenir thérapeute en relation d’aide puis coach. J’ai eu aussi l’envie de mieux comprendre l’intangible, ce qui se passe dans l’invisible. Je suis devenue maître Reiki et j’ai obtenu des certifications en divers soins énergétiques.

Aujourd’hui, à la veille de mes 50 ans, je regarde ces années et je SAIS combien elles m’ont coûté. Je SAIS qu’elles auraient pu venir à bout de moi… Pourtant, ce que je RESSENS le plus fort, c’est que j’avais à les vivre ces années, à les traverser et à tirer des apprentissages qui feront que, peut-être, j’aiderai d’autres femmes et hommes à retrouver la paix.

C’est mon plus grand souhait. Après celui de voir les personnes qui me sont chères être heureuses et épanouies.

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