J’ai manqué de jus !

Salut à toi,

Je commence fort cette semaine.  J’ai une confidence à te faire et je peux te dire que ce n’est pas très édifiant.  J’ai manqué de jus.  En fait, j’étais à 1% d’être complètement à plat.  Je n’ai pas bien évalué mes ressources. J’ai poussé un peu trop et j’ai surévalué ce qu’il me restait dans la « tinque » .  

J’avais pourtant quelques indications : une bonne partie de ma réserve avait déjà été dépensée.  Des petits voyants commençaient à s’allumer.  Mon esprit tentait de nier la réalité mais pourtant tout était là pour me dire « Prends une pause!  Arrête!  Recharge! »

Parfois, la peur de manquer quelque chose, de ne pas pouvoir honorer sa parole, de passer à coté d’une opportunité nous fait prendre des risques.  Te reconnais-tu dans ce phénomène?  De te dire que tu n’as pas le temps de prendre le temps parce que le temps file et tu pourrais manquer de temps?  De ne pas te soucier de tes besoins parce que tu as besoin d’autre chose et que, besoin est, tu dois battre le fer pendant qu’il est chaud?  (et non ton frère, blague de mon ami André). 

Arrive un moment où, si tu n’as pas assez conscience des capacités et limites de ta «machine », tu te retrouves finalement à l’arrêt en te disant OUF!  Il s’en est fallu de peu.   

Quand tu remarques que tu n’as plus le même power qu’habituellement, que tout te demande plus de force, qu’il te faut peser plus fort sur le champignon, ça devrait être des indications plus que parlantes.  C’est en fait criant comme avertissement.  

Ce que j’ai fait, comme je le fais normalement quand je me sens inquiète, anxieuse ou même paniquée, j’ai appelé mon chum.  Je lui ai dit comment je me sentais, que je filais pas bien pantoute.  Il m’a donné ses sages conseils, m’a dit de ralentir, de me rappeler que j’y étais presque et que si ça ne fonctionnait pas, il était là. J’ai fait exactement ça.  Mais c’était insuffisant.  

J’ai dû m’arrêter quand j’ai réalisé que les côtes devant moi étaient devenues presqu’insurmontables, que ça me prenait tout mon petit change pour atteindre ma destination. 

Je l’ai rappelé et je lui ai dit :  tous les voyants sont au rouge.  J’ai pu de jus.  Il m’en reste juste assez pour trouver la sortie d’urgence.  Quand je me suis finalement arrêté, tout est devenu noir.  Plus rien ne fonctionnait.  Heureusement, comme la vie est bien faite et qu’elle m’a toujours bien guidée, j’ai eu le temps d’identifier un endroit idéal pour ma situation.  

Quand je suis arrivée devant la borne de recharge Flo, dans le stationnement de la station service près de chez moi, j’ai enfin respiré.  Il faisait -2 degré et je n’avais pas mis mon manteau puisque je savais que je serais confortable dans la voiture.  Mais là, j’avais très froid et très chaud en même temps (Les nerfs, que veux-tu?) et j’étais dans un état de stress pas pire intense.  

Il faut dire que la situation est relativement nouvelle puisqu’on est propriétaire d’un véhicule électrique depuis moins d’une semaine.  Nous, on aime ça apprendre à la dure !  Amènes-en des expériences qui te donnent des frissons, peu importe la nature !

Te dire le soulagement que j’ai ressenti en réalisant que, quand j’ai déclaré forfait, j’étais à 2 minutes d’une borne.  2 MINUTES !!!  Et il me restait littéralement 1% d’énergie de batterie !  Ce 2 minutes-là aurait pu me faire revenir à la maison sur une plate-forme de remorqueuse !  Pas fort ! Mon chum est effectivement venu me retrouver pour qu’on analyse toutes ces nouveautés ensemble et qu’on fasse la bonne affaire. Qu’on apprenne de ça.

Puis, je me suis réveillée en plein milieu de la nuit dernière en me disant : cette aventure est tellement moi !  Prendre des risques, tester les limites, faire un ti-brin de déni, me dire que tout s’arrange toujours alors pourquoi, cette fois-ci, ce serait différent….

J’en ai fait quelques épisodes d’épuisement. Je sais aujourd’hui ce que j’ai à faire pour les éviter. Mais il est si tentant de dire oui à plein de projets intéressants par enthousiasme ou par peur que de telles occasions ne repassent plus. Je le prends donc comme une gentille tape sur l’épaule pour me rappeler que mon énergie n’est pas inépuisable. Qu’il me faut lui porter une attention particulière.  

Et là, en écrivant je regarde dehors et je me dis: “Même la nature se paye un break de quelques mois pour se refaire une beauté. Si j’étais un arbre, je me dirais pas “oh my God, je vais manquer de quoi!” Je suivrais le flow (jeu de mots !) et je me laisserais bercer par ce qui est. 

Mon père a une expression, quand il nous voit avoir le pied pesant dans nos entreprises et projets, qui est « Soigne ta monture ».  Du haut de ses 82 ans, venant tout juste d’avoir un avertissement cardiaque, il sait certainement de quoi il parle.  Mais il nous arrive de fermer les yeux et de ne pas écouter ce qui nous invite à ralentir en se disant qu’il faut profiter.  Mais profiter n’est pas s’user…(Il faut parfois le lui rappeler d’ailleurs, au grand Sage). 

Et ça, c’est décidément l’apprentissage d’une vie. 

Tu en penses quoi, toi ? Comment prends-tu soin de ton énergie?

Sur ce, je te souhaite une semaine toute en équilibre, ou du moins, alignée avec ton énergie automnale,

Chaleureusement,

Sonia ✨


PS: J’ADORE recevoir vos impressions suite à votre lecture de mes textes. Ils me permettent de mieux vous connaitre. Alors ne vous gênez surtout pas. Vous êtes mon “jus” 😉

PSS: Toute cette histoire est vraie… Han !🤷🏼‍♀️

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