Allô !
Comment ça va ?
Mieux j’imagine ! Parce qu’on avait l’impression que ça n’arriverait jamais. Pourtant, oui ! Le beau temps et la chaleur se sont pointés le bout du nez. Comme quoi, dans la vie, tout vient à point à qui sait attendre…
Ah la belle phrase toute faite !
Y a de ces phrases-clichées qui finissent par nous tomber un peu sur le système. Après la pluie le beau temps. Un de perdu dix de retrouvés. Mieux vaut être seul que mal accompagné.
C’est pourtant assez rare que la personne qui a besoin d’être réconfortée se se sente miraculeusement mieux en les entendant. Habituellement, c’est plus énervant qu’autre chose! Quand tu es dans la “bouette” jusqu’au yeux et qu’on te dit que derrière les nuages, le soleil brille, t’en as à peu près rien à faire du soleil !!! Là, tu veux brailler ta vie! Après, on jasera soleil.
Les meilleures intentions sont derrière ces encouragements. Et je crois que ceux-ci servent bien davantage ceux qui les prononcent que ceux à qui ils sont adressés. On se sent tellement démunis devant la détresse, la peine, la tristesse, le désarroi, la peur, les émotions. On voudrait tellement qu’ils ne fassent pas partie de ce monde. “S’il vous plait, m’sieur! J’prendrais juste du beau, du drôle, du fun et de l’agréable !” Mais comment apprécier la lumière si on ne connait pas la noirceur ? Eh oui ! Une autre belle phrase toute faite. Je revendique mon droit d’en utiliser quelques unes que j’affectionne tout particulièrement.
J’assistais à des funérailles dernièrement et devant la peine des enfants présents, un homme d’âge honorable (mon père !), dans toute sa sagesse, les prenait dans ses bras en leur disant: “C’est difficile les sentiments.” Pas “Ça va passer.” ou “Après les larmes, le sourire.” Non, la pure vérité: c’est difficile les sentiments. Ils sont là, on doit les traverser, les apprivoiser, apprendre à vivre avec. Avancer en leur compagnie. En tirer quelque chose de beau, même quand ça semble impossible…
On connait tous des gens qui ont perdu un amoureux, un parent, un enfant, un ami, un animal-complice. Ces personnes qui ont cru en mourir. Puis qui, peu à peu, ont respiré à nouveau plus librement, moins douloureusement… une lueur est apparue. On dit qu’ils ont traversé la tempête. Parfois ébrechés, mais aussi grandis. Plus solides. Le mât penché, la coque abîmée, ils continuent de voguer.
Mes enfants me donnent aussi bien de la matière à réflexion. Comme j’en ai quatre avec des personnalités et des défis différents, j’ai eu plusieurs occasions de pratiquer mes grandes et belles phrases toutes faites. De “Tu vaux tellement plus que ça.” à “On récolte ce que l’on sème.”, j’en suis venue à écouter et à accueillir. Et la seule réelle phrase qui fait du sens pour moi, intérieurement et qui me fait du bien en toutes circonstances et celle-ci: “Tout passe.”
C’est maintenant celle que je m’offre et que j’offre pour accompagner les miens dans les moments difficiles. Rien n’est immuable. Rien ne demeure inchangé. La vérité, c’est ça! Et dans un sens comme dans l’autre. Nos relations évoluent, nos corps se transforment, notre environnement est constamment en mutation. Car “tout passe”. Nos opinions, nos besoins et nos désirs s’adaptent à nos réalités qui se modifient. Et s’adapter c’est accepter que tout bouge.
Le fait que
tout passe, pour moi, est une façon de demeurer dans l’énergie de l’évolution, de la guérison naturelle de nos états, de vivre avec la foi profonde que j’ai la capacité d’avancer. Et de créer mon chemin d’aujourd’hui et de demain à partir des pierres ramassées hier. Celles que je choisis de garder, celles que j’ai ciselées pour qu’elles s’y intègrent avec harmonie.
Je vous souhaite un chemin à votre mesure, à votre goût. Un chemin de votre position actuelle vers la destination – ou les destinations – de votre choix. Un chemin qui vous permettra de vivre tout ce qui s’y présentera tel que vous le désirerez. Parce que c’est difficile les sentiments… Heureusement, tout passe.
Tendresse,
Sonia ♡