Je suis heureuse de te retrouver. Il m’arrive que je commence à t’écrire puis, flââ, la sève ne rejoint pas mon clavier. Ça monte et bouillonne en-dedans mais pour une raison ou une autre, elle bloque aux coudes. Il me reste alors à tasser tout ça et à attendre que ça revienne. Que le flux reprenne.
C’est vrai que des fois, ça me fâche. Parce que je « pense » avoir de belles choses à te partager. Puis le doute s’installe. En fait, c’est exactement ça. Au moment où je t’écris, là là, je réalise que c’est le doute qui kidnappe mon plaisir ! Parce que j’aime écrire, partager, échanger ! C’est en plein centre de mon Ikigai, mot japonais pour « raison d’être ». C’est une des activités qui me procure le plus de joie et de contentement.
Donc, quand le doute s’invite, le plaisir ratatine.
Ça m’amène à te partager la différence entre l’attachement et l’engagement, dont je t’ai certainement déjà parlée: l’attachement parle de faire les choses pour un résultat attendu. J’écris pour que les gens me lisent et apprécient. Je vais travailler pour que ma retraire soit agréable. Je vais au gym pour ne pas prendre de poids ou pour avoir une plus belle « shape ». Je donne des cadeaux pour être reconnu.e. Ce sont tous des exemples simples qui impliquent qu’on fait les choses en ayant des attentes.
L’engagement, c’est plutôt d’être présent à ce qu’on fait, en y investissant de l’énergie et de l’intention sans pour autant attendre quelque chose en retour. Je m’implique dans mon groupe de réseautage. Je fais une différence par ma gentillesse. Je suis aligné.e avec mes valeurs dans mes échanges. Je poursuis mes études pour évoluer dans mon travail. Je m’occupe de ma famille pour créer des moments de qualité. L’objectif est présent. Mais il ne supplante pas ce que j’en retire pendant que j’y oeuvre.
Et en plus, il y a des bénéfices plus que positifs pour la confiance en soi et l’estime de soi. Voilà aussi deux concepts qui nécessitent des nuances. En étant attaché.e au résultat, tu vivras certainement des réussites ou des échecs qui auront un impact sur ta confiance en toi. Il se peut que tu te donnes des qualificatifs allant de fantastique à pourri.e selon l’aboutissement du projet ou de la démarche.
Cependant, si tu es engagé.e, ta confiance n’en souffrira pas. Pourquoi? Parce que c’est de ton estime ici dont il est question. On s’engage pour contribuer à partir de nos forces. On n’attend de soi que d’être impliqué.e à la hauteur de nos possibilités et disponibilités. L’engagement enlèvera une bonne dose de pression sur nos épaules alors que l’attachement risque de nous faire oublier de vivre le processus. Et en sentant que tu as été ce que tu souhaitais offrir, ta valeur personnelle sera intacte.
La confiance est donc associée à ce que tu sais que tu peux faire et l’estime à ce que tu sais que tu es. Il y aura une influence de l’un sur l’autre, mais l’estime permettra une bien plus grande solidité que la confiance, qui risque de s’effondrer devant les obstacles.
Alors quand je reviens à mon engagement de partager ce qui, peut-être, fera une différence pour quelqu’un, je cesse d’être engagée dans « Est-ce qu’on me lira? » ou « Va-t-on me trouver intéressante? ».
La sève dépasse alors les coudes et reprend sa rythme.
Merci à toi, qui m’a lue jusqu’au bout.
Je te souhaite une magnifique semaine, pleine d’engagements nourrissants.
Chaleureusement,
Sonia