Voilà la preuve ! Nous avons réussi. Tous ensemble, main dans la main, coeur à coeur, parfois même corps à corps…
Qu’est-ce que j’ai appris ? En fait, contrairement à ce que je croyais, je n’ai pas appris autant que j’ai confirmé.
Je vous avais déjà écrit, dans un texte précédent, que j’allais trouver mes ailes, les déployer pour m’ouvrir à moi-même. Je suis donc monté dans l’avion avec cette certitude: je partais à ma rencontre.
J’ai eu l’immense privilège d’être accompagnée de femmes et d’hommes d’une qualité exceptionnelle tout au long de ces 13 jours. Combien de beaux échanges, parfois riches et profonds ou drôles et légers! Des fous rires et des larmes partagés dénués d’égo. Authenticité au rendez-vous dans toute sa splendeur…
Chaque journée de randonnée, dont la durée moyenne tournait autour du 10 heures, a porté son lot d’émotions. Se lever frigorifié et se coucher en ayant encore plus froid, ça demande une certaine solidité. Prendre le déjeuner et le souper avec tuque, polar et doudoune, gants aux mains, ça peut jouer sur les nerfs 😉 Pourtant, entre les deux, la douceur du soleil qui vient réchauffer autant nos corps que nos âmes. C’est ce qui fait qu’on recommence jour après jour, se levant vers 5h-6hres pour entamer une nouvelle journée, toujours remplie de merveilleuses surprises et découvertes. À 20h00, les yeux peinent à rester ouverts, tant la fatigue nous envahit. On croit savoir ce qui nous attend le lendemain mais c’est une illusion. On ne peut rien prévoir. La montagne a ses secrets et elle nous les livre au compte-goutte.
Puis, on se retrouve à la veille du grand jour: l’arrivée au Machu Picchu. On devra parcourir des descentes et des montées composées de 3500 marches de roches et de pierres. On se croit alors à une dizaine de kilomètres de l’apothéose de notre voyage… On se trompe…
Tout au long de ce périple, nous avons vécu des cérémonies Incas dédiées à la Pacha Mama (Terre Mère). Nous avons offert à la montagne nos douleurs, peines, culpabilités. Nous avons demandé pardon et nous l’avons reçu.
Nous avons uni nos forces pour faire en sorte que tous, nous atteignons l’objectif ultime étant d’atteindre la Grande Cité Inca. Nous avons suivi, précédé, accueilli et supporté tous les membres de notre équipe. Nous étions une famille nous assurant que chacun-chacune reçoive le soutien physique et psychologique nécessaires.
L’arrivée au Machu Picchu par la Porte du Soleil est certes magique, émotive voire mystique. On se sent en communion entre le ciel et la terre. Pourtant, c’est à ce moment que j’ai pu faire une importante prise de conscience. Il m’a été permis de réaliser que cette cité grandiose est le reflet de ce que nous portons tous à l’intérieur: une immensité de possibilités, un alliage de visible et d’invisible, une combinaison du génie créatif et divin. Il m’a été possible de réaliser combien l’adage "Le chemin est plus important que la destination" est criant de justesse.
Ce que j’ai confirmé? Que cette année riche en changements et en défis m’avait préparée à ce voyage. Que ces ailes que je venais chercher, je les avais déjà. Ne me manquait que la lumière projetée sur elles pour me permettre de les voir enfin. J’ai su que les décisions que j’avais prises étaient les bonnes et qu’il ne me restait qu’à suivre mon coeur…
Je tiens à remercier chacun de mes partenaires de voyage pour la réussite de celui-ci. Et ma merveilleuse co-tenteuse Julie Clément pour sa force, son courage et son humour et qui demeurera pour moi une puissante inspiration.
Enfin, mon amie Karine Champagne qui a cru en la force des femmes pour réaliser ce dépassement de Géantes et qui souffle dans mes ailes pour que je vois leur ampleur.
Gratitude,
Sonia
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