Le 10 juillet, j’ai été aspirée!

Le 10 juillet… j’ai été aspirée !

Allô ,

Tout un titre n’est-ce pas?!  Et pourtant… c’est exactement l’impression que j’ai eue dimanche dernier.

Pendant que je regardais les déménageurs sortir avec ma vie des 20 dernières années, j’ai senti un effondrement subit de mon intérieur.  Comme si on aspirait, par mes plantes de pieds, mon équilibre, ma stabilité, ma sécurité, ma solidité.  Ça a duré 4-5 minutes pendant lesquelles je me suis accrochée au comptoir et à plus grand que moi.  Ça faisait si longtemps qu’un tel vertige ne s’était pas manifesté que je me suis dit «J’pas sûre de revenir, mon mental vient de décrocher…  Qu’est-ce que je fais si je ne reviens pas? Si je ne me recentre plus?»

Pour te mettre en contexte, nous avons décidé de vendre notre maison pour concrétiser un projet qui nous appelle: vivre en montagne dans les Laurentides.  Tout ça a déboulé à pleine vitesse;  le 13 mars au matin, ce projet était encore plutôt loin sur notre chemin de vie.  On se donnait une fenêtre de 5 ans minimum pour préparer cette transition.  Mais voilà!  Comme dit mon père, les voies du Seigneur sont impénétrables !

En quittant le chalet de nos amis ce dimanche-là, on décide de suivre leur suggestion et d’aller voir le projet qu’une connaissance développe dans les environs. Et c’est à partir de ce moment que ça s’accélère : on a la faculté extraordinaire de se projeter dans le temps et l’espace… et on s’est visualisé LÀ !

La machine venait de se mettre en marche ! Oh, c’est sûr qu’il y avait des «Me semble que ça va faire loin pour acheter du lait…» à «Ça prend des pneus à clous l’hiver, ici !!» Mais rien d’assez majeur pour entraver notre élan qui était encore plus fort qu’on le percevait !

Le 1er mai, notre maison était à vendre et le 2, elle était vendue. Aucun déséquilibre encore. Tout allait rondement. Jusqu’à ce moment, près du lavabo, où on transplante mes souvenirs dans des camions-cubes. Et que le sol se dérobe. Je suis allée retrouver mon amoureux, il m’a pris dans ses bras, et à ce moment précis, je me suis fait la promesse de ne plus dire «Je comprends» à moins de l’avoir vécu.

«Je comprends que tu souffres de ta rupture.» «Je comprends que perdre ton emploi est souffrant.» «Je comprends ta peine en cet anniversaire de deuil»… Tous ces «Je comprends» sont dits à partir d’une pâle interprétation de ce que je peux vraiment comprendre.

Si le fait de déménager d’un toit à un autre, accompagnée de ma famille, pour un projet stimulant a tout de même fait place à ce tremblement de moi intérieur, je ne peux qu’IMAGINER ce que vivent les autres au travers d’expériences douloureuses. À moins de l’avoir vécu moi-même. Je vais toujours ressentir la même compassion, empathie et solidarité.

Tu me trouves peut-être bien intense avec mon engagement… Et pourtant ! J’avais déjà vécu tout ça. J’avais déjà ressenti cette bourrasque «arrache-racines», mais j’avais oublié… Car c’est ce qui est extraordinaire : le ré-enracinement, la re-solidité. D’ailleurs, quand j’ai appelé mon frère, reniflant et braillant, l’auto pleine de stock, il m’a dit : «T’as pas une conférence, toi, qui s’appelle Si tu as peur, saute !?» Eh ben !  En effet !

Le 10 juillet à 22 h 00, mes parents, qui étaient venus nous aider, quittaient la maison où nous vivrons pour un an. On avait nettoyé, placé, rangé,ri, bien mangé, décompressé et je pouvais dire que peu importe où je serai, ce «nous» me suivra. Peu importe où je serai, je continuerai d’avoir les forces et ressources qui me soutiennent. Et je sais que j’ai cette chance. Mon frère m’a dit: «T’as pas fait une conférence, toi, qui s’appelle Si tu as peur, saute !

Et ça me confirme davantage que tout le travail sur moi entrepris il y a plus de 15 ans a porté ses fruits. Ce qui durait des semaines il y a 20 ans a duré quelques minutes le week-end dernier. Et la route se déploie à nouveau et la boussole pointe au Nord.

Tendresse,

Sonia

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